Le samedi 19 août 2023, dans la salle Youssouf Tata Cissé du Centre culturel Korè de Ségou, s’est tenue la conférence de presse de lancement du projet « Donko Blon » ; une initiative portée par la structure 6.6 Studio Production et appuyée par les structures Donko Ni Maaya et le Fonds Maaya. Donko Blon, durant trois mois, formera 20 jeunes de Ségou aux disciplines suivantes : la musique, le slam, la danse et le Djing.
Le Mali de demain ne se fera point sans sa jeunesse. Représentant la couche la plus importante de la population, avec 53,6% de 17 ans et moins, selon les résultats du Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5) rendus public en ce mois d’août 2023, cette jeunesse déborde d’énergie. De plus en plus de structures ayant compris qu’elle est une force non négligeable, n’oublient pas de mettre en place des initiatives pouvant la permettre de participer à la construction citoyenne via des moyens d’expression artistiques populaires comme la danse, le théâtre, la musique (le rap en particulier), le slam mais également le Djing.
C’est le cas de l’agence culturelle 6.6 Studio Production, qui a décidé d’organiser, à l’endroit de la jeunesse de Ségou, une initiative culturelle dénommée « Donko Blon », financée par la GIZ DONKO NI MAAYA et le Fonds Maaya. Il s’agit d’un boot camp qui a pour objectif de former à la création artistique, 20 jeunes de la ville de Ségou aux quatre disciplines artistiques que sont la musique, le slam, la danse et le Djing. Ces 20 jeunes, répartis en 10 femmes et 10 hommes, bénéficieront durant 3 mois, d’un renforcement de capacité dans les disciplines choisies et auront l’occasion de présenter, à travers une restitution, à Ségou et à Bamako, les créations montées à l’issue du boot camp.
L’engagement communautaire
De manière général, le boot camp, selon les organisateurs, veut promouvoir le dialogue social, la cohésion sociale et le vivre ensemble à travers des activités artistiques et créatives ; créer un réseau de circulation des œuvres artistiques issues des cultures urbaines produites pendant le projet ; professionnaliser les jeunes artistes des cultures urbaines en renforçant leurs compétences en gestion et en leur donnant une vision du marché, promouvoir l’égalité des genres dans le secteur de la culture, sensibiliser les jeunes aux principes de la liberté de création, d’expression et de participation à la vie culturelle, contribuer au développement de productions artistiques de qualité.
Des objectifs bien pensés quand on sait que le Mali regorge de jeunes talents et que bon nombre d’entre ces créateurs, à leur petite échelle, essaient tant bien que mal d’apporter leur pierre à l’édifice national. Qu’ils soient rappeurs, slameurs, danseurs ou encore DJ (cette dernière discipline étant malheureusement moins mise en avant au Mali), ces jeunes ont quelque chose en commun : l’envie de s’exprimer, la soif de mettre en avant leur potentiel. Ce boot camp de 6.6 Studio Production, dont l’une des visions phares est de favoriser un engagement de ces jeunes à travers des contenus créatifs, tombe à pic car il sera une vitrine au plan local mais également national.
Ces jeunes pourront, non seulement mettre en avant leur compétence, mais ils seront également des vecteurs pour la promotion de la paix et du vivre ensemble, tant souhaités en cette situation critique que traverse le Mali depuis une décennie. « Ce boot camp favorisera une augmentation de la production de contenus culturels et créatifs locaux. Il mettra également l’accent sur la sensibilisation et l’engagement de la communauté en faveur du dialogue citoyen, de la cohésion sociale et du vivre ensemble », explique Jonas Aly Sagnon, Manager Général de L’agence culturelle 6.6 Studio Production.
Les arts urbains, pour transcender les barrières
Durant cette conférence de lancement du projet, à laquelle bon nombre d’acteurs culturels ont pris part, toutes les voix se sont accordées pour reconnaître que les arts urbains, dans le contexte spécifique du Mali, représentent un moyen de transformation sociale positive. « Cette initiative optimisée sur la musique, le slam, la danse et le Djing, illustre parfaitement le potentiel des arts pour transcender les barrières et favoriser le dialogue entre les différentes générations et cultures », a déclaré le représentant de la GIZ Donko ni Maaya, Ben Zabo. Gabdo Ouattara du Fonds Maaya, Cheick Sissoko de la direction régionale de la Culture, Attaher Maiga de la Fondation Festival sur le Niger et le président du Conseil régional de la jeunesse de Ségou sont allés dans le même sens en exhortant les jeunes bénéficiaires à saisir cette opportunité.
Le boot camp sera animé par des experts nationaux et internationaux en arts et en cultures urbaines et permettra aux bénéficiaires d’avoir un plus sur les bases des disciplines artistiques concernées, ainsi que les compétences entrepreneuriales et managériales nécessaires pour réussir dans ce secteur. « Nous nous engageons à veiller à ce que les spectacles organisés respectent des normes de qualité élevées », rassure Jonas Aly Sagnon.
Issouf Koné