Ce samedi 03 février 2024, à l’occasion de la 20eme édition du Ségou’Art Festival, une cérémonie brève mais riche de sens a été organisée en hommage à l’un des intellectuels les plus brillants de l’Afrique noire, le sénégalais Cheick Anta Diop.
2023 a été une année particulière pour l’Afrique. En effet, le 29 décembre dernier, l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop aurait eu 100 ans. Le festival sur le Niger qui fête ses 20 ans cette année, a profité pour rendre hommage à l’homme à travers l’inauguration d’une médiathèque (la Médiathèque Korè Cheikh Anta Diop) qui lui est dédiée, suivie d’une causerie débat sur son énorme travail. Située au Centre culturel Korè, cette médiathèque englobe la mémoire de l’historien et symbolise l’Africanité dans toute son essence.
Pour l’occasion, une délégation sénégalaise, conduite par le professeur Ibrahima Wane était présente. Avec l’initiateur du Festival sur le Niger Mamou Daffé et le maire de la commune urbaine de Ségou, la discussion a tourné autour de la vision de Cheikh Anta Diop et ce qu’il a représenté et représente encore en tant que chercheur dans l’évolution des mentalités sur la perception de l’Afrique.
Moment de partage, de découverte, de réflexion, mais aussi de témoignage en l’honneur de cet homme que l’histoire considère comme l’un des plus grands intellectuels de son époque. Scientifique, historien, anthropologue mais également homme politique, l’homme, au-delà des divergences et des débats interminables que suscitent ses travaux, notamment sa célèbre thèse sur l’Egypte ancienne qu’il décrit comme étant noire, reste un passionné de la recherche universitaire dont la grandeur fait l’unanimité auprès de ses pairs.
Cheikh Anta Diop, c’est avant tout une conviction, un intellectuel aguerri et engagé pour la défense d’une spiritualité africaine, c’est l’initiation d’un domaine de recherche, à savoir L’égyptologie « afrocentrée », c’est une thèse, Nations nègres et culture, publiée en 1954, qui a sa sortie lui vaut un tollé d’indignation, c’est des études linguistiques et plusieurs autres travaux qui servent de pistes à la nouvelle génération et serviront de repère pour la postérité.
Mamou Daffé et Ibrahim Wane ont évoqué leur intérêt commun pour les travaux de cet historien convaincu et parlé de ses livres qui constituent selon eux des trésors qui seront toujours utiles à l’Afrique.
Issouf Koné