La salle Youssouf Tata Cissé du Centre Culturel Kôrè de Ségou sert de cadre à une formation curatoriale destinée à une dizaine de jeunes d’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la 20e édition de Ségou’Art-Festival sur le Niger. Organisée en collaboration avec l’Institut Kôrè des Arts et Métiers (IKAM) cette formation est axée sur la critique d’art et le commissariat d’exposition.
Ils sont une dizaine de jeunes sélectionnés à la suite d’un appel à candidature. Ils sont du Mali, du Sénégal, du Benin, du Togo, de la Tunisie et du Nigeria. Ils sont passionnés de l’art et de la pratique curatoriale. Une opportunité leur est offerte afin de renforcer leurs compétences en critique d’art et en commissariat d’exposition qui restent des domaines peu valorisés en Afrique notamment dans notre sous-région.
En effet, les métiers curatoriaux notamment le commissariat d’exposition et la critique d’art constituent des domaines essentiels au développement de l’art en Afrique. Mais ils restent les maillons faibles de l’espace artistique sur le continent. Cette initiative du festival vise ainsi à renforcer la capacité des jeunes participants à cette formation.
Le maillon faible de la chaine de valeur des ICC en Afrique
« La critique d’art et le commissariat d’exposition sont aujourd’hui les maillons faibles de la chaine de valeur des industries culturelles et créatives (ICC) en Afrique. Nous avons donc pensé à organiser cette formation afin de renforcer les compétences des jeunes passionnés de ces disciplines afin qu’ils puissent apporter leur regard sur les créations artistiques et aider au développement de l’art dans nos pays », nous confie Djibril Guissé, coordinateur général de la 20e édition de Ségou’Art-Festival sur le Niger.
La formation est conduite par le critique d’art de renommée internationale le camerounais Simon Njami, l’artiste plasticien malien Abdoulaye Konaté et l’historien de l’art tunisien Mohamed Ali Berhouma. Des master-classes avec l’artiste visuelle et critique d’art tunisienne Ikram Ben Brahim et l’artiste plasticien togolais Kossi Assou sont également au programme de la formation. « Il y’a un manque de l’écriture critique qui accompagne l’art en Afrique au contemporain or c’est cette dernière qui participe pleinement à l’évolution de la théorie esthétique en Afrique. Cette formation est donc une très belle initiative » ajoute Ikram Ben Brahim.
Ouvrir un master en études curatoriales
« Je suis très contente d’être ici et de participer à cette formation animée par toutes ces grandes personnalités du monde de l’art et j’espère sortir de cette formation renforcée afin de pouvoir faire face à toutes les exigences de curatrice et de critique d’art ». « Devenir une excellente curatrice dans les années à venir » est l’objectif que se fixe désormais l’ingénieure culturelle malienne Aichatou Dembélé également participante à la formation.
L’Ikam et ses partenaires ne comptent pas en rester là. L’Institut spécialisé dans la formation aux métiers de l’art entend ouvrir un master en formation curatoriale afin de continuer son combat de façon plus avancée et approfondie dans ces différents domaines concernés notamment le commissariat et la critique d’art.
Youssouf Koné