Retisser la conversation – Shɔ̀ ɲɛ́najɛ : un défilé mosaïque pour valoriser la diversité culturelle du Mali

A l’occasion de la fête du haricot dénommée Shɔ̀ ɲɛ́najɛ, un défilé mosaïque aura lieu à Kamalé, dans le Manden. Cette initiative veut mettre en avant la diversité culturelle du Mali.

Les activités de Shɔ̀ ɲɛ́najɛ, inclues dans le programme « Retisser la conversation », financé par l’Union européenne, démarre ce vendredi 5 mai 2023. C’est la localité de Kamalé, située dans le Manden, qui accueillera l’évènement durant 3 jours, du 5 au 7 mai 2023. Tout le Manden vibrera au rythme d’ambiance traditionnelle à l’honneur du haricot, un aliment qui occupe une place très importante au Mali vu son utilité dans le règlement des conflits via la parenté à plaisanterie.

Shɔ̀ ɲɛ́najɛ, c’est aussi un espace qui permettra de mettre en avant les différentes communautés du Mali. Qu’elles soient peules, dogons, Malinké, Bamanan, Sénoufo, Soninké…Toutes ces communautés ont un style de vie différent qui les rend particulières. Du goffa, cette coiffure de nouvelles mariées chez les nordistes (Songhoi/Tamasheq), en passant par le Tengade, chapeau identitaire qu’on retrouve chez les peuples, la diversité vestimentaire du Mali est d’une beauté remarquable.

Pas que vestimentaire. Dans la gastronomie malienne, voire mandingue en général, à l’instar du haricot, les différentes communautés affichent une particularité aussi remarquable. Avec les mêmes aliments (maïs, mil, riz, sorgho etc.), les plats peuvent différer, offrant des saveurs toutes aussi douces les unes que les autres.

Cette différence de culture, de style de vie qui se perçoit dans le parler, dans l’habillement, dans la gastronomie ou dans toutes autres habitudes, loin d’être des facteurs de division, font du Mali un territoire aux multiples opportunités, touristiquement parlant. On le constate d’ailleurs avec le pays dogon qui, avec son mode de vie dans les falaises, son Toguna ou encore son Baja ni propulsé par le parolier historique Habiré Goro, est tout aussi attrayant que le balafon du sénoufo, le Sokou, cette espèce de flûte qu’on retrouve chez les nordistes et qui s’est répandue un peu partout au Mali, ou encore les Moukhou (babouches brodées) que les Maraka portent fièrement.

Les organisateurs, en ce sens, ont initié, dans le cadre de Shɔ̀ ɲɛ́najɛ, un défilé mosaïque qui permettra de mettre en avant toutes ces identités culturelles. Des mannequins, aux styles vestimentaires variés, défileront pendant la première journée de l’événement. A travers ce défilé, l’idée reste la même, transmettre le message de paix, de cohésion sociale dont le Mali a tant besoin en cette période délicate de son histoire. 

Issouf Koné

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