Les 5, 6 et 7 mai prochain, à Kamalé dans le Mandé, se tiendra Shò ɲɛ́najɛ, un évènement de réjouissance qui s’est fixé pour objectif de valoriser la sinankunya (le cousinage à plaisanterie), à travers une fête spéciale dédiée au Haricot et toute la symbolique qui l’accompagne.
La fête du Haricot, initiée par Issa Traoré alias Istra, veut rassembler les Maliens autour d’un plat de Haricot, leur permettre de se parler, de faire la fête ensemble, de se connaître davantage.
Shò ɲɛ́najɛ, selon l’initiateur, est une philosophie. Et derrière cette philosophie se cache la promotion de la cohésion sociale, du vivre ensemble et de la paix, surtout dans un contexte aussi difficile que celui que traverse notre pays le Mali, fragilisé par tellement de conflits et d’incompréhensions opposant non seulement le Mali aux terrorisme ambiant mais aussi les Maliens entre eux.
Un aliment incontournable dans la société malienne
Briser le communautarisme, faire du Mali un Etat dont les différences, au lieu de diviser, sont utilisées comme des opportunités est l’un des objectifs clés de Shò ɲɛ́najɛ.
Pour la circonstance, au Complexe culturel Blonba qui a accueilli la conférence de lancement, tout a été préparé avec soins. Des plats de haricot faits par de jeunes filles (les amazones de Shò ɲɛ́najɛ), ayant suivi une formation en transformation de Haricot à Kamalé, ont ravi les personnes présentes.
Le Haricot, selon l’artiste Abdoulaye Diabaté, représente quelque chose de très important dans la culture malienne et dans le mandé en particulier. C’est un aliment incontournable dans la société malienne même aujourd’hui. Que ce soit lors des baptêmes, des mariages, des événements heureux ou pas, il est prisé pour sa richesse nutritionnelle et le symbole d’union ainsi que de vivre ensemble qu’il représente.
Djamoupédia, Kamale Funga
Shò ɲɛ́najɛ sera non seulement l’occasion de célébrer le haricot mais, il sera aussi l’occasion de concrétiser le projet Djamoupédia. Un site internet qui sera une référence en matière de détails sur les origines des noms de familles mandingues. Les personnes présentes, à l’occasion, sur un vaste support accroché au mur, ont pu écrire à tour de rôle leur nom de famille.
Un autre élément important qui caractérise Shò ɲɛ́najɛ est le concept « Kamale Funga » A l’instar de Kurukanfuga, il sera aussi mis en place pour permettre aux Maliens de se retrouver pour échanger sur leurs problèmes communs afin de trouver des pistes de solutions communes.
Issouf Koné