Bamako, la capitale malienne, abritera le 3 décembre prochain, la première édition de « Slam Awards international », une cérémonie annuelle de récompense et de remise de prix aux acteurs du slam du Mali et d’ailleurs.
L’univers du slam est bouillonnant au Mali depuis quelques années. Et cela, grâce à l’engouement que suscite la discipline au sein de la jeunesse. Il y a de plus en plus de cadres dédiés à cet art, arrivé au Mali vers les années 2006.
Malgré cette avancée notoire, le slam reste l’un des parents pauvres des disciplines artistiques et est en quête de reconnaissance au Mali où il attend toujours l’attention et la considération qu’il mérite de la part des promoteurs de grandes scènes artistiques et culturelles du pays.
Le slam negligé lors des cérémonies de récompense
Aussi, le slam est moins cité lors des cérémonies de récompense. Pour preuve, dans la foulée de la dernière édition de l’évènement Kèwalé People, l’une des plus grandes cérémonies de récompense au Mali, des acteurs du slam ont fait savoir leur indignation sur les réseaux sociaux du fait de l’absence des slameurs sur les copies des organisateurs de l’événement. « Beaucoup de cérémonies de remise de prix se font au Mali et à travers le monde. Elles ne récompensent pas les acteurs du slam ou ne reconnaissent pas leur valeur en tant qu’artiste. Nous avons l’impression que nous ne sommes pas souvent considérés comme des artistes », regrette Abdoul Aziz Siten’k, artiste slameur, Président du groupe Agoratoire et non moins président du comité d’organisation de Slam Awards.
Voilà entre autres, les raisons qui ont poussé l’agence GSK, une agence évoluant dans l’événementiel, dans les arts de la scène et le management culturel, de tenter de corriger cette injustice à laquelle sont confrontés les acteurs du slam au Mali et ailleurs. Elle compte, en effet, organiser à Bamako, une cérémonie de récompense et de remise de prix dédiée aux acteurs du slam du Mali et d’ailleurs. L’objectif de cette initiative est clair : « Faire la promotion des slameurs et leur travail et les faire respecter comme tous les autres artistes au Mali, en Afrique et dans le monde », précise Aziz Siten’k.
Célébrer le slam
Le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon, l’Haïti, le Congo Brazzaville, le Benin, le Togo, la Côte d’ivoire, le Ghana, le Tchad, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée Conakry et la Belgique sont les pays nominés pour cette première édition de Slam Awards. « Le choix de la Belgique comme seul pays d’Europe pour cette première édition est une manière pour nous d’exprimer notre reconnaissance à ce pays très engagé pour la promotion du slam à travers le monde. Comme preuve, il vient d’organiser la première édition de la coupe du monde dont le Mali est membre fondateur à travers le groupe Agoratoire », nous explique Aziz Siten’k.
Tous les acteurs œuvrant pour la promotion de la discipline au Mali et en Afrique seront célébrés. Ce sont entre autres les slameurs et slameuses, les groupes de slam, les producteurs, beatmakers, les entrepreneurs culturels, les réalisateurs, ainsi que les médias et les organisations nationales et internationales qui soutiennent le mouvement slam.
Aux dires des organisateurs, les ambassadeurs de cette première édition de Slam Awards dans les différents pays nominés ont déjà été choisis. Un jury sera mis en place au mois de novembre 2022. Les votes débuteront le même mois et se feront via le site web de l’organisation de l’événement et aussi par SMS à travers une compagnie téléphonique partenaire.
Le grand rendez-vous réunira les acteurs de la poésie déclamée dans la capitale malienne le 3 décembre 2022.
Youssouf Koné