Slam : « Nos mots contre les maux du Mali et du sahel » : une édition innovante à Koulikoro

La ville de Koulikoro, située à 60 km de Bamako, accueillera au mois de juin 2022, la 3e édition de la compétition itinérante de slam intitulée « Nos mots contre les maux du Mali et du sahel » de l’association Culturelle Maralinké. L’édition 2022 regroupera des représentants de 5 régions du Mali et du district de Bamako autour de la question de la migration irrégulière et de la construction citoyenne.   

Comme chaque année, depuis 2020, le groupe Maralinké, premier groupe féminin de slam au Mali, organise la compétition interscolaire de slam dont les premières éditions s’intitulaient « Nos mots contre les mots du Mali ». Ces deux premières éditions tenues respectivement à Bamako (2020) et à Ségou (2021) ont servi de cadre aux lycéens de s’exprimer sur les maux qui gangrènent le Mali.

« La jeunesse étant la relève de demain, elle doit aussi s’exprimer, et le meilleur moyen pour nous de lui donner la parole est le slam », explique Aminata Bamby Konaté alias Slam Bamby, la présidente de l’association Culturelle Maralinké nom éponyme du groupe de slam, qui porte le projet cette année.

Édition 2020 dans la grande salle du Ciné Magic à Bamako.

De l’innovation

Pour cette édition 2022, délocalisée à Koulikoro, ville située à 60 km de Bamako, la compétition connait plusieurs innovations. D’abord le choix de son intitulé : « Nos mots contre les maux du Mali et du Sahel », une manière pour les organisateurs d’avoir une pensée pour les autres pays du sahel confrontés aujourd’hui aux mêmes difficultés que connait le Mali : « Nous pensons que le Mali n’est pas le seul pays confronté aux maux sur lequel nous portons nos mots. C’est une situation qui prévaut dans tous les pays du sahel», nous explique Slam Bamby.  

On comprend donc aisément le choix de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du ministère de la jeunesse, des sports, de l’instruction civique et de la construction citoyenne du Mali, à soutenir cette édition. L’autre innovation majeure est le nombre de régions participantes. En effet, à l’inverse des deux précédentes éditions, celle-ci enregistrera les participations, en plus de la région de Koulikoro, la ville hôte et du district de Bamako, des régions de Mopti, de Gao, de Ségou et de Kayes.

 Ils seront au nombre de 18 lycéens qui seront sélectionnés pour cette compétition. « Nous nous sommes déjà rendus à Koulikoro pour la prise de contact avec les autorités locales à savoir le gouvernorat et l’Académie d’enseignement secondaire de la localité. Nous avons également sillonné les 8 lycées de Koulikoro qui vont participer à cette 3e édition. A Bamako, nous avons été à l’Académie d’enseignement de la rive Droite pour la sélection des participants. Pendant ce temps, nos points focaux dans les autres lieux travaillent à sectionner les deux représentants desdites régions », expliquent les organisateurs. 

Édition 2021 dans la salle Mierouba de Ségou

Une formation avant la compétition

Cependant, la plupart des 18 jeunes qui participeront à cette compétition n’ont jamais fait du slam. Or, ils auront un public à toucher avec leurs « mots contre les maux du Mali et du sahel ». C’est ainsi qu’en prélude de la compétition, tous les candidats seront initiés aux notions de base du slam telles que les techniques d’écriture, la prise de parole en public, l’occupation scénique et la composition des rimes. Aussi, aux dires des organisateurs,un spécialiste de la migration interviendra sur la question au cours de cette formation. Toute chose qui va édifier les jeunes sur les questions migratoires mais aussi les orienter dans l’écriture de leurs textes pour la compétition.  

Le mois de mai sera consacré à la formation qui se déroulera à Ségou et à Koulikoro tandis que la grande compétition se tiendra le 4 juin 2022 à Koulikoro.

Youssouf Koné 

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