L’Association des femmes photographes et artistes du Mali (AFPM) a procédé le 20 mars 2022, au parc national du Mali, à la projection des œuvres issues de la première phase de son projet artistique intitulé « Sotrama photo ». Une initiative qui vise à vulgariser l’art de la photographie à travers une immersion dans le quotidien des passagers de sotrama. Certains de ces minibus de transport en commun bamakois, reconnaissables par leur couleur verte, ont été transformés en studios photo, le temps d’un voyage.
A Bamako, la capitale de la photographie africaine, le métier de photographe reste encore moins vulgariser. Beaucoup de facteurs constituent le frein au développement de l’activité photographique au Mali. Afin de permettre à Bamako d’affirmer, sur l’échiquier africain et mondial, son statut de capitale de la photographie africaine, plusieurs initiatives de promotion de cet art voient le jour au Mali. Parmi elles, « Sotrama photo » de l’Association des femmes photographes et artistes du Mali (AFPM), un concept qui entend vulgariser l’art de la photographie à travers la ville de Bamako en l’emmenant vers la population.
Pour ce faire, les initiatrices ont jeté leur dévolu sur des Sotrama, ces minibus verts de transport en commun à Bamako qu’elles ont transformé en studios photo.
Le choix du minibus n’est pas fortuit : la Sotrama est devenue un symbole fort de la vie quotidienne bamakoise. Très prisées comme moyen de transport en commun, elles sont des milliers qui relient chaque jour les quartiers de la capitale malienne. Elles sont indéniablement des espaces de rencontre, de comminions et d’échange pour leurs usagers. La Sotroma constitue naturellement un endroit où tous les sujets de la vie quotidienne et d’actualité sont abordés. Les usagers se confient parfois sans tabou, même à de véritables inconnus, à la quête d’une oreille attentive ou de personnes pouvant, en retour, les conseiller voire les aider à surmonter les problèmes qu’ils traversent.
L’un des objectifs phares de « Sotrama Photo », à en croire ses initiatrices, est de montrer un autre visage de la ville de Bamako : faire découvrir la capitale malienne au monde extérieur à travers l’objectif de l’appareil photographique tout en mettant en exergue les valeurs de cohésion sociale et de vivre-ensemble qui ont toujours caractérisé notre société. Aussi, “Sotrama photo” vise à vulgariser l’art de la photographie dont la pratique classique est aujourd’hui menacée par l’évolution technologique et autres outils modernes.
Démarrée en début mars 2022, la première phase du projet a permis aux artistes de photographier des centaines de passagers à travers les communes de Bamako. Des images ainsi que des making-of de ces parcours ont été projetés le 20 mars dernier au Parc national du Mali en guise de restitution. « La satisfaction pour moi est énorme. La population a participé avec beaucoup d’engouement à cette phase et notre objectif qui était de toucher à plus de monde a été atteint. Nous avons eu le succès escompté », a confié Fatoumata Diabaté, la présidente de l’AFPM, selon qui, les prochaines phases du projet n’attendent que le soutien des partenaires financiers pour être exécutées.
Après cette première projection, des expositions d’œuvres sont également prévues dans des galeries à Bamako puis à la biennale de la photographie en France.
Yousouf Koné
