La 10eme édition du festival Spot On Mali se tiendra du 12 au 13 janvier prochain, au même endroit : la maison des jeunes de Bamako. Ce rendez-vous culturel, qui depuis son début met en avant les talents musicaux du Mali, se déroulera sous un thème assez interpellateur, en lien avec les aspirations des Maliens : Mali Kèra Anw ta yé.
La thématique interpelle. Elle encourage à la réflexion « Mali Kèra anw ta yé » : c’est sous ces mots protecteurs que se tiendra cette dixième édition de Spot On Mali, prévu du 12 au 13 janvier prochain, sous les cocotiers de la maison des jeunes de Bamako.
Faire en sorte que le Mali appartienne réellement aux Maliens ; que ce soit sur le plan politique, économique, sécuritaire mais surtout culturelle, telle est la vision des organisateurs du festival. Suite à la proposition de Barou Diallo, le directeur technique, « Mali Kèra anw ta yé » a été gardé. « J’étais au studio avec Barou, nous discutions de la thématique à choisir. Et vu l’exemple que le Mali a donné à beaucoup de pays de la sous-région, Barou a proposé le thème que nous avons trouvé intéressant », a témoigné Moussa Diallo, coordinateur général du festival.
Un festival pour promouvoir les talents locaux
Le festival qui est devenu aujourd’hui un grand évènement à l’honneur d’avoir pour marraine de cette édition la Diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, figure incontournable de la musique malienne. « C’est une grande victoire pour nous d’avoir Oumou Sangaré comme marraine car elle fait partie de ces artistes du pays qui ont accompli de très grandes choses. Nous en sommes honorés », a déclaré Mory Touré, membre du comité d’organisation.
Spot On Mali, depuis ses débuts, s’est fixé pour mission d’être une plateforme de découverte, de mise en avant d’artistes peu connus, en quête de révélation. Sa scène est un tremplin de promotion pour les talents locaux qui, face à la présence de promoteurs de spectacle venant de partout à travers le monde, peuvent avoir l’occasion d’être repérés pour une tournée, une production d’album, des contrats avec des structures internationales.
Cette année d’ailleurs, une bonne nouvelle a été annoncée pendant la conférence de presse. En effet, le meilleur groupe, celui qui fera la plus belle des prestations représentera le Mali à des festivals au Danemark. Spot On Mali, le « Spot » étant symbolique, est comme un projecteur qui plane sur la culture malienne, afin de la mettre en avant. Cette décision du Danemark de faire venir sur son territoire un groupe pour une tournée tout frais payé, est déjà un bon début qui annonce une seconde décennie prometteuse pour le festival.
10eme édition, même lieu !
L’évènement se déroule sous les cocotiers de la maison des jeunes, endroit emblématique des festivités bamakoises qui accueille le festival depuis ses débuts. Un honneur pour la directrice adjointe des lieux qui n’a pas caché sa satisfaction vis-vis de cette fidélité qui dit-elle, l’honore : « C’est une fois de plus un plaisir pour nous d’accueillir Spot On Mali que nous considérons comme l’une des activités les plus importantes qui se tiennent ici à la maison des jeunes. La culture malienne a besoin de ce type de randonné ».
Le festival, avec le temps, a mûri. Les codes n’ont pas changé mais ont tout de même connu quelques évolutions. Le processus de sélection des artistes ne se fait plus sur la base de propositions. Maintenant, pour jouer au festival, il faut être sélectionné sur la base d’un appel à candidature. Ce processus rigoureux, géré par un panel d’expert en la matière, a permis de retenir 12 artistes et groupe d’artistes à savoir Ina stars, Yala Band, Ami Camara, Fardo, Kani Sidibé, Ali Farka Band, Orchestre CAMM, le groupe Bwanzan, Mama Jolie Babsy Touré, Virginie Dembélé et enfin Oumou Sangaré.
Conférence de presse, de coup de gueule
Cette dixième édition du festival a été financée à 100% par l’ambassade du Danemark. Pareil pour les autres éditions. Quelque chose qui frustre un tout petit peu les organisateurs qui disent ne pas comprendre ce manque d’intérêt des organisations et entités locales pour Spot On Mali. « Le Danemark est en train de faire pour nos artistes ce que nous même devons faire et c’est regrettable », ont déploré les organisateurs.
Les organisateurs ont déploré le manque de soutien du ministère depuis les premières heures du festival : « Nous n’avons pas envie de pleurer sur notre sort, mais c’est incompréhensible que le ministère ne fasse pas ne serait-ce que le déplacement pour voir ce que nous faisons. » a terminé Barou Diallo.
Issouf Koné