Le 02 octobre dernier, au siège de Yamarou photo, la fédération Founoufounou a dévoilé le Fonds TAAMA DEME, financé par la fondation DOEN et dédié à la mobilité des jeunes artistes maliens.
La question de la mobilité des artistes est de plus en plus préoccupante. Elle revient de manière récurrente lors des tables rondes et autres rencontres dédiées à la culture au Mali et ailleurs. La dernière édition du Festival Afrobeat de Ouagadougou en avait fait un sujet principal lors de ses panels qui interrogeait sur le cas particulier des artistes de la zone UEMOA.
En effet, beaucoup d’artistes, qu’ils soient chanteurs, peintres, photographes, cinéastes, danseurs etc. ont parfois des opportunités au niveau national ou international qui leur échappe. Et cela, parce qu’ils n’arrivent pas à se déplacer par manque de moyens. Certains artistes, lorsqu’ils sont invités à des festivals, des rencontres d’échanges, des résidences de création, sont confrontés à la seule condition qu’ils s’occupent eux-mêmes de leur déplacement. Ce qui n’est toujours pas facile quand on tient compte du coût élevé des des billets d’avion pour les déplacements internationaux et la précarité dans laquelle vivent une grande majorité de ces artistes, sous-payés, surexploités.
Faciliter la mobilité des jeunes artistes maliens
La fédération Founoufounou, dont certains membres ont déjà été confrontés à cette difficulté, ont jugé nécessaire de réfléchir à un projet dans ce sens, qui faciliterait le déplacement des artistes au Mali ou ailleurs. Le projet intitulé TAAMA DEME, mis en place avec le soutien de la Fondation DOEN, vise à développer des talents artistiques en permettant leur mobilité à des festivals, des formations, des échanges ou autres rencontres culturelles. « A travers ce projet, l’idée est de faciliter la mobilité des jeunes artistes maliens et de leurs créations à travers l’Afrique, encourager et motiver les jeunes artistes maliens à s’ouvrir au monde à travers la culture et faire de la culture un pont entre les différentes nations grâce à la diffusion dans d’autres pays », précise madame Assitan TANGARA, présidente de l’association Founoufounou.
Le fonds qui sera disponible en ce mois d’octobre 2023, s’étend sur une année. Il prend en charge que le transport des artistes ou des groupes d’artistes qui doivent se rendre à des activités auxquelles ils sont invités et qui malheureusement n’ont pas les moyens de payer leur transport. Les initiateurs ont tenu à préciser ce détail pour éviter les amalgames. « Le fonds ne prend pas en charge le séjour. Il se limite qu’à la prise en charge du déplacement. Le séjour est au compte de l’artiste ou de ceux qui l’invitent », a expliqué Seydou Camara, chargé de communication de Founoufounou.
Lassina Koné, Directeur artistique de Don Sen Folo Lab et membre de l’association Founoufounou est revenu sur les limites du fonds en termes de nombre de prises en charge. « Un artiste ne peut prétendre au fonds qu’une seule fois, a-t-il expliqué. Il faut juste fournir les justificatifs. De notre côté, nous les étudierons pour savoir si effectivement l’artiste a droit au fond ou pas. »
L’association explique que plus de 50 jeunes artistes à savoir 10 jeunes compagnies artistiques maliens bénéficieront directement du soutien de TAAMA DEME. Plus de 5 000 personnes seront touchées indirectement au Mali et dans la sous-région. L’initiative encouragera l’excellence artistique et favorisera l’ouverture des jeunes artistes sur d’autres communautés artistiques, renforçant ainsi la créativité et l’influence de la culture malienne sur tous les plans.
