Le Mali, en cette période délicate de son histoire, a réuni ses fils et filles. Ils étaient nombreux. Très nombreux à prendre d’assaut la salle principale du Centre international de conférence de Bamako (CICB), le 18 septembre dernier, afin de parler le même langage ; celui de la paix et du vivre ensemble. Le langage du réveil, de la prise de conscience face à l’urgence de la situation.
Cette rencontre qui a rassemblé plusieurs entités à savoir les acteurs et professionnels de la culture, des arts, de l’artisanat et du secteur du tourisme, ainsi que la société civile culturelle, les associations et organisations culturelles et confessionnelles, les légitimités traditionnelles, s’est tenue sous l’égide du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Sous le concept « TABALE », elle fut un appel au sursaut patriotique et citoyen face aux difficultés sécuritaires que traverse le Mali.
En effet, depuis quelque mois, les attaques terroristes qui s’étaient considérablement estompées, ont repris de plus belle. Que ce soit au nord ou au centre du pays ou les affrontements entre les forces armées et les djihadistes se multiplient, les populations en souffrent. Les massacres sont constants. La dernière, l’une des plus atroces en date est celle du bateau Tombouctou, attaqué dans la région du même nom. Plusieurs dizaines de personnes y ont trouvé la mort après que le bateau ait été criblé de balles puis incendié.
Aux dires du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly GUINDO, cet appel à toutes les forces vives a pour objectif de mettre en évidence l’unicité du Mali face à la barbarie qui accable ses enfants. « Nous devons créer l’union sacrée autour de la Patrie afin de consolider l’unité nationale, la cohésion sociale, le vivre-ensemble. », a-t-il souhaité.
Le premier ministre, le docteur Choguel Kokalla Maiga, qui a présidé la rencontre a souligné l’importance plus que jamais nécessaire de se donner la main pour faire repousser l’ennemi. C’est pourquoi, selon lui, il était important que tout le monde soit là.
La salle a réuni en effet tout le Mali dans ses différentes composantes ethniques et communautaires. Des messages forts, destinés à réveiller les esprits ont été portés à l’attention de l’assistance dans plusieurs langues du pays. Le premier ministre, dans son discours, a rappelé la complexité de la situation en exhortant les « parties opposées » au dialogue. « Certains nous disent que ceux qui se rebellent sont des Maliens. Si cela est le cas, nous sommes ouverts au dialogue avec eux. Le Mali nous appartient à tous et si certains Maliens prennent des armes contre leur frère, cela ne peut pas être compris. Si ce sont vraiment des Maliens, en tant que frères, nous les demandons de venir discuter », a-t-il expliqué.
Parmi les intervenants dont les messages, en sommes, ont invité les Maliens à s’unir autour de l’essentiel, on peut citer Le Président du Réseau des Communicateurs traditionnels (RECOTRADE), El Hadj Moctar KONE et son porte-parole, Hamadoun DAGAMAISSA, le porte-parole des Légitimités traditionnelles des Régions du Nord du Mali, Honorable Aménokal Bajan Ag HAMATOU, le porte-parole des Donzos, Moussa COULIBALY et le porte-parole des Légitimités traditionnelles du Mali, M. Bamo NIARE.
Issouf Koné