Le samedi 16 avril 2022, à l’espace culturel LE FIL (Bamako), la pièce « Chasser les fantômes » d’Hakim Bah a été lue par les comédiens Fama Mademba Sacko et Sianwa Isabelle Koné. La mise en bouche a été assurée par Mohamed Diané.
Nous sommes au FIL, un espace cultuel situé au cœur de Bamako, précisément au quartier du fleuve. En ce mois de Ramadan 2022, une équipe de jeunes acteurs du théâtre ont trouvé l’ingénieuse idée de faire danser les mots pour pallier au manque d’activités culturelles pendant le ramadan.
Sur scène, deux voix : Fama Mademba Sacko et Sianwa Isabelle Koné, tous deux sortants du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseke Kouyaté de Bamako. En face, un public silencieux, captivé par la force des mots. Les deux artistes sont en pleine lecture de la pièce « Chasser les fantômes » du dramaturge guinéen Hakim Bah, mis en bouche par Mohamed Diané, scénographe, diplômé en art dramatique et interprétation.

« Chasser les fantômes »
Une histoire de couple pleine de rebondissements entre Roxane, une blanche et Marco un noir. Ils s’aiment passionnément et décident de vivre ensemble mais sont confrontés à des inquiétudes qui dépassent le stade de leur vie amoureuse. Lorsque Marco fini par se retrouver en France, trop de questions finissent par se faire une place de choix dans le quotidien du couple. Les fantômes sont là. Tout n’est plus si rose. S’aiment-t-ils réellement ? Oui, mais comment réussir à se faire confiance ?
La pièce, au-delà des deux personnages, a un enjeu très large. C’est la question de l’amour transnational, des couples transnationaux et les difficultés auxquelles ils sont confrontés en termes de sérénité, qui est abordée. Questionnements qui les rongent, qui, comme des fantômes, hantent leurs quotidiens pour s’évader un tant soit peu puis refaire surface quand on croit qu’ils se sont absentés à jamais.

« J’ai choisi ce texte d’Hakim Bah parce qu’il y a une certaine finesse dans l’écriture qui me fascine. Le terme aussi est poignant. L’auteur à une façon particulière de raconter les choses qui m’intrigue et m’inspire tellement », explique Mohamed Diané à propos du texte. Lui qui l’a découvert en Guinée lors d’un festival, a souhaité le mettre en bouche à Bamako. Chose que Hakim Bah a accepté.
Un travail d’équipe
Le mois de ramadan, généralement, occasionne une baisse d’activité, surtout dans le monde artistique. Les spectacles se font rares et les artistes, tout comme le public le vivent parfois difficilement. Les auteurs, tous jeunes et passionnés, ont décidé lors d’une rencontre, de mettre en place une activité qui permettra d’occuper le temps. C’est comme ça que La mise en bouche de « chasser les fantômes » a été planifiée.
« Ce qui est important avec ce projet, c’est que nous l’avons fait ensemble. Du scénographe aux régisseurs lumière et son, en passant par les comédiens et le metteur en bouche, ça été un véritable travail d’équipe », explique Mohamed Diané.
Un travail de jeunes passionnés que Sianwa Isabelle Koné dit avoir apprécié : « J’ai l’habitude de faire des lectures mais cette mise en bouche est une première. C’est avec beaucoup de plaisir que j’y ai participé », dira-t-elle. « Sur scène, j’avais l’impression d’être en train de planer », confie à son tour Fama Mademba Sacko.
« On espère que cette mise en bouche ne sera pas la dernière, j’ai vraiment aimé », déclare Joel, spectateur.
Mohamed Diané termine en expliquant que d’autres textes suivront. « Nous sommes en train de travailler sur d’autres textes, l’aventure ne fait que commencer », rassure-t-il.
Issouf Koné