Le collectif de photographes maliens Yamarou photo organise, depuis le 20 juillet dernier, un workshop international à l’endroit de douze (12) photographes maliens. Dirigée par l’expert photographe hollandais, Jan Dirk Van der Burg, cette formation de 10 jours est consacrée à la photographie d’art.
Le workshop s’inscrit dans le cadre du projet Entre fragilité et rigidité du collectif Yamarou Photo, un projet de développement des communautés, financé par la Stichting Doen. Ledit workshop a été officiellement lancé le vendredi 21 juillet dernier au siège du collectif Yamarou Photo, sis à Sotuba Bougouba (Bamako) à la faveur d’une conférence de presse en présence du formateur Jan Dirk Van der Burg venu spécialement des Pays-Bas pour l’occasion.
Regroupant douze (12) photographes professionnels et amateurs sélectionnés à la suite d’un appel à candidature, cette formation vise à renforcer les compétences des participants aux nouvelles techniques de la photographie contemporaine. L’objectif de cette formation selon ses initiateurs est de mettre les bénéficiaires à niveau face à l’évolution des techniques de la photographie.
La photographie d’art
« L’idée de cette formation est née d’un constat. Nous vivons à une époque où la photographie est en constance évolution grâce notamment aux nouvelles technologies. Nous avons jugé nécessaire d’organiser des formations qui permettront de mettre les photographes maliens à niveau afin de s’adapter aux nouvelles techniques du monde numérique », explique Seydou Camara, directeur artistique de Yamarou Photo. A l’en croire, un accent particulier est mis sur la photographie d’art qui est reste style assez rare dans la photographie malienne dominée par la photographie évènementielle.
La photographie d’art se veut un processus de création qui donne libre court à l’inspiration du photographe. A cet effet, le formateur ne compte pas imposer de thème ni une quelconque procédure classique d’apprentissage aux participants. Chacun aura, en effet, le choix de développer son propre sujet et sera assisté par le formateur dans sa démarche à travers des techniques modernes de l’art photographique.
Il est donc question de la technique du brainstorming au cours cette formation. « Je suis là pour partager mon expérience avec mes collègues photographes maliens. Je ne suis pas là pour leur apprendre les techniques de base de la photographie parce que je sais déjà que chacun d’entre eux a ces notions. Je suis plutôt là pour donner des astuces pour la lecture, la critique et l’analyse d’une image », a expliqué le formateur selon qui ce workshop sera immersif à travers des reportages sur le terrain, des modules de développement personnel et des travaux en groupe.
Se professionnaliser
Huit (8) des douze (12) participants à cette formation sont des femmes. Cette représentativité de la gente féminine aux dires de Seydou Camara s’explique le fait qu’il y’a très peu de femmes qui exercice le métier de photographes notamment la photographie d’art. Fatouma Harber est photographe amateur et bloggeuse. Elle est de la région de Tombouctou. Elle a été sélectionnée pour participer à ce workshop. Plusieurs raisons l’ont motivée à présenter sa candidature. D’abord, sa passion pour la photographie qu’elle dorlote depuis son jeune âge. A cela s’ajoute la rareté des femmes photographes au sein des populations du nord du Mali. « Je suis aujourd’hui bloggeuse mais c’est la photographie qui m’a conduit dans le blogging. Il était évident pour moi de chercher à m’améliorer entant que photographe et me professionnaliser dans ce métier », nous confie-t-elle.
Issue d’une région d’une incroyable richesse artistique et culturelle, elle Fatouma espère, grâce aux techniques apprises lors de cette formation, contribuer à la promotion de la culture et du riche patrimoine de sa région. « L’une de mes attentes à l’issue de cette formation est de ne plus porter la casquette de photographe amateur. J’espère devenir une photographe professionnelle afin d’apporter ma modeste contribution à la promotion des richesses de ma région », ajoute-t-elle. Fatoumata Diallo est réalisatrice et photographe. Elle est également l’une des participantes à la formation. Diallo espère, au terme de cette formation, pouvoir produire des œuvres qu’elle pourra exposer au Mali et au-delà des frontières de son pays.
Une restitution des œuvres issues du workshop est prévue à Bamako. Les œuvres, à en croire le directeur artistique du collectif, feront également l’objet d’une exposition au Pays-Bas et ailleurs.
Youssouf Koné
