Le dernier jour de la série de Master Class organisée par Yamarou photo, a été l’occasion pour les participantes de se retrouver autour d’un panel sur le thème « femme et art. » Il s’est tenu au siège d’Agansi, à Ntomikorobougou.
La Master Class international de la structure Yamarou photo, toujours dans l’optique de promouvoir l’autonomisation des femmes, s’est fixée pour mission de doter dix photographes participantes, venues de plusieurs pays africains, de connaissances nécessaires afin qu’elles soient, dans la mesure du possible, le plus outillées.
Les lauréates ont eu l’occasion, durant toute la Master Class, d’aborder plusieurs thématiques à savoir les liens entre la photographie et la presse, la photographie et la mode, la photographie et le cinéma, la photographie et le théâtre et pour finir la femme et l’art. « Ce Thème, à l’opposé des autres est assez unique. Nous avons voulu qu’elles rencontrent des femmes qui pouvaient partager leurs expériences artistiques avec elles. », confie Chab Touré, paneliste et modérateur au cœur de toute la semaine consacrée aux activités.
Ce dernier thème du cursus a été abordé au siège de Agansi. Autour de la table des panelistes, Massira Touré, promotrice d’Agansi, une plate-forme de production, de diffusion, de commercialisation, de distribution et de conservation des œuvres et des créateurs d’arts. Elle est également artiste, sortante du Conservatoire national des arts et métiers multimédia Balla Fasséké. La seconde paneliste était Aissata Namoko, fondatrice de Djiguiyaso, une coopérative basée à Bamako et utilisant le coton biologique, cultivé localement pour fabriquer des écharpes, des oreillers et autres accessoires nécessaire pour le confort de la maison. Ce coton, travaillé avec la technique du bogolan, se vend au-delà du Mali.
« En tant que photographe, elles peuvent travailler pour elles-mêmes comme entrepreneures mais également pour des structures. Ce contact avec ces professionnelles peut booster leur créativité, mais également donner naissance à des opportunités de collaboration », a ajouté Chab Touré.
Madame Aissata est revenu sur son parcours, à savoir comment elle est arrivée dans ce métier. Sa coopérative, qui depuis 1994 aide les femmes à se lancer sur le marché du travail à travers le domaine du textile, est composée de plus d’une centaine de membres avec un grand nombre de femmes. Elle a également parlé de son centre de formation, créé pour enseigner la couture, la coupe, le filage traditionnel du coton et autres techniques liées à la teinture naturelle qui reste un domaine complexe, nécessitant une précision dans le maniement.
Massira Touré a aussi évoqué son parcours. De ses études au Conservatoire, à la faculté de lettre de l’Université de Bamako, qui l’ont conduit aux Etats-Unis où elle a pu améliorer son anglais pour être plus compétitive sur le marché de l’art. Elle a également parlé d’Agansi qui, dans le domaine artistique, nous pouvons le dire, est aujourd’hui une référence. Massira à travers cette agence, pilote d’importants projets en lien avec la valorisation des pratiques artistiques.
Les jeunes participantes à la Master Class, lors de ce moment interactif ont pu avoir beaucoup d’éléments sur la gestion d’une carrière, les aptitudes à avoir, à développer, les attitudes à adopter, pour mieux exercer leur métier de photographe.
Theju Myra Agbotan, une lauréate qui vient du Benin dit avoir aimer le fait que les panelistes de ce dernier round soient des femmes et aussi le fait qu’elles aient mis en avant l’importance et les potentialités qu’elles ont en tant que femmes. « Grace à cette Master class, j’ai pu voir plus loin que là où ma vision se limitait. En tant que femmes, elles sont bien très adaptées pour nous motiver à travers leurs expériences. Ceci dit, la photographie reste universelle, ce n’est pas une question d’hommes ou de femmes. »
Honnêteté, foi en soi, courage, détermination, formation, réseautage, les participantes ont reçu beaucoup de conseil qui pourraient les aider dans leur carrière.
Issouf Koné