Boubacar Baba Tandina : « Les arts plastiques me permettent de valoriser ma culture »

Nous sommes allés à la rencontre de Boubacar Baba Tandina, artiste plasticien et exposant dans le cadre du projet Mali Jakura. L’artiste a bien voulu nous entretenir sur sa démarche artistique en dehors et dans le cadre de ce projet.

Konexion Culture : Parlez-nous de votre aventure en tant que plasticien. Comment avez-vous embrassé ce domaine ?

Boubacar Baba Tandina : Je pourrais avancer que c’est un peu inné. J’ai pour habitude de dire que l’on naît artiste. Se perfectionner, apprendre des choses susceptibles d’agrandir son savoir dépend ensuite de l’individu. Sinon que j’ai suivi une formation académique à l’Institut national des arts de Bamako pendant quatre ans. J’ai ensuite passé un concours d’entrée au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako ou je suis ressorti avec un master 2 en arts plastiques.

KC : Que faites-vous exactement en tant que plasticien ?

Boubacar Baba Tandina : Je touche à beaucoup d’aspects. Je fais du bogolan, de la peinture en technique mixte en mélangeant plusieurs matières selon mes inspirations.

KC : Comment avez-vous bénéficié du programme Mali Jakura ?

Boubacar Baba Tandina : J’ai vu l’annonce sur internet. J’ai juste tenté ma chance et j’ai été retenu.

KC : Parler-nous un peu du travail que vous présenté

Boubacar Baba Tandina : J’ai travaillé sur la question du patrimoine national. Une partie de mon œuvre met en lumière la richesse que représente une mosquée très importante de chez moi à Tombouctou : la mosquée « djingareyber » dont le nom signifie « la grande mosquée ». Cette mosquée à été construite par le célèbre empereur Kankou Moussa, entre 1325 et 1327. Cette mosquée n’est pas qu’un bâtiment tout court. Au-delà de son aspect architectural, il est un symbole d’union, de réconciliation et de paix. Rappelons que durant la crise de 2012, elle a failli être démolie par des bandits armés. Je pense donc que vu qu’elle a échappé à ce destin, c’est important de la valoriser encore et encore, la promouvoir au maximum afin que ceux qui n’ont pas conscience de ce qu’elle représente comme richesse puissent s’intéresser à elle.

KC : Est-ce le seul thème que vous abordez dans le cadre de Mali Jakura ?

Boubacar Baba Tandina : J’aborde également le thème de la circoncision, cette pratique ancestrale qui se poursuit même aujourd’hui. Elle se pratiquait de manière festive avec l’implication de beaucoup de paramètre nécessitant une certaine quiétude dans la société. Mais, vu l’insécurité, cette pratique a tendance à disparaitre sinon à se faire autrement. Au lieu que les enfants soient réunis pour des cérémonies impliquant la transmission, ils sont circoncis individuellement à l’hôpital. J’ai donc décidé d’en parler pour valoriser son côté traditionnel qui à mon avis est riche d’enseignement.

KC : Qu’est-ce que les arts plastiques représentent pour vous ?

Boubacar Baba Tandina : Pour moi, c’est un élément essentiel pour véhiculer un message. Il permet aussi de valoriser sa propre démarche artistique, en donnant au monde la couleur que l’on veut, que l’on souhaite. Au-delà de ces aspects, il est important pour tisser des liens, valoriser ma culture, mes valeurs.

Issouf Koné

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