Le jeune réalisateur malien, Bocary Tioulenta, a officiellement lancé, le vendredi 1 avril 2022, sa toute première production cinématographique intitulée « Zilè ». Une série qui distille des messages d’espoir et de résilience pour un Mali nouveau.
Connu pour la qualité de ses clips vidéo, le jeune réalisateur malien, Bocary Tioulenta, décide de franchir un nouveau pas, en ajoutant une nouvelle corde à son arc. Il a, en effet, porté sur l’écran géant, son tout premier film. Il s’agit d’une série de 52 épisodes de 3 minutes chacun, avec comme personnages principaux, les membres du groupe de rap « Bifenix », un duo très prometteur, révélé récemment dans la sphère musicale malienne.
Le lancement de ladite série a drainé, le vendredi dernier au Cinéma Magic, un public des grands jours avec la présence de plusieurs personnalités et artistes de renom. « Après dix ans de carrière, aujourd’hui, je fais le premier pas vers la réalisation de mon rêve : faire des films qui vont changer la vie de millions de personnes, donner de l’espoir et du sourire. Et cela n’aurait pu être sans vous qui me soutenez depuis le début, vous qui me donnez la force d’avancer malgré les difficultés », a posté le réalisateur sur sa page Facebook.
Un style novateur
Zilè est un titre qui tire son origine de l’expression française « Etre à l’aise », dont le « L’aise » dans le jargon Bamakois se dit « lèzi ». Zilè étant le verlan de ce terme. Toutefois, avant d’être un film, Zilè est, selon son réalisateur, un état d’esprit, un concept car argue-t-il, « pour être à l’aise, il y’a certaines conditions qu’il faudrait réunir : être indépendant, être authentique, s’assumer et s’épanouir ». Le film définit également cet esprit qui caractérise les deux jeunes rappeurs, les personnages principaux qui, depuis un certain temps, se frayent un chemin dans le rap malien avec un style particulier et décomplexé.
Pour cette projection de lancement, le public a eu droit à 4 épisodes. C’est un style novateur, peu commun dans le cinéma malien avec peu de personnages variants entre deux et quatre (dans un même décor minimaliste : un canapé, une table… devant un mur bleu avec des ‘’gribouillis’’ en blanc. Dans tous les 4 épisodes, le plan large est figé mais le mouvement des personnages fait qu’on le remarque très peu.
Au-delà du décor et le découpage technique, ce qui captive dans la série, ce sont les thématiques traitées dans un style teinté d’humour. Les 4 épisodes projetés ont évoqué des thèmes d’actualité comme la montée en puissance de l’armée malienne, les manipulations de l’information et de l’histoire, l’importance de la musique qui a changé la vie de beaucoup de personnes ainsi que le comportement des jeunes filles de Bamako qui tombent dans la débauche.
Une invitation au patriotisme
A en croire le réalisateur, ce film est porteur de plusieurs messages. « Il y a 6 mois de cela, nous lancions le concept « Mali Kura » (un clip vidéo qui réunit une vingtaine d’artistes, pour chanter le nouveau Mali dont le malien rêve, NDLR), et je ne pouvais pas porter un tel projet et ne pas donner l’exemple. Cela fait deux ans que je cherche à faire des films et rien n’était fait. Puisque le changement commence par soi-même, j’ai décidé de faire des efforts pour réaliser cette série afin de montrer que chacun peut faire quelque chose dans la construction du Mali Kura »
Le ministre de la Culture, de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo, qualifie Zilè de film qui traite de messages très forts, invitant les jeunes à l’amour de la patrie, au patriotisme et à un bon comportement social car le Mali Kura selon lui, c’est d’abord le changement de comportement : « C’est une belle œuvre qu’il faut encourager et soutenir », a-t-il ajouté.
La série Zilè sera bientôt disponible sur des plateformes digitales et aussi sur des chaines qui souhaiteraient la diffuser.
Youssouf Koné
